jeudi 19 mai 2011

Bonzaï

Réalisation et scénario : Cristian Jiménez

Image : Inti Briones

Interprétation : Diego Noguera, Nathalia Galgan

Julio, étudiant en littérature à Valdivia rencontre Emilia et en tombe immédiatement amoureux. Ensemble, ils vivront beaucoup de choses, plongés dans leur passion : la littérature. Quelques années plus tard, Julio vit avec une autre, et est désigné secrétaire d'un grand écrivain. Cependant, celui ci trouve un secrétaire moins cher que lui. Julio décide alors d'écrire un roman à l'identique, ce roman relatant son histoire avec Emilia. Pour symboliser leur amour, Julio avait offert une plante à Emilia. Mais petit à petit, la plante fâne, leur amour s'effrite et tout se termine. Alors qu'il écrit son manuscrit, Julio apprend le suicide inexpliqué de son ex petite amie, Emilia.

Ce film semble vouloir nous dire, qu'il n'existe qu'un seul grand Amour dans la vie. Julio l'a déjà vécu avec Emilia et ne pourra jamais plus vivre cette passion avec une autre. En effet, comme nous l'avons vu, son autre petite amie ne tient pas beaucoup de place dans sa vie, il est toujours préoccupé par Emilia et ce qu'il a vécu avec elle.

La littérature tient une place très importante dans leur couple. Ils avaient un rituel : Chaque soir, ils lisaient une ou deux pages d'un roman, comme A la recherche du temps perdu de Proust. A leur rupture, le rituel est rompu, et sans doute, ils ressentent un vide vis-à-vis de ce moment de littérature partagé à deux. D'autre part, Julio s'avère être un écrivain, et c'est grâce à l'écriture que le film est introduit. L'écriture est le fil conducteur du film. A travers l'histoire qu'il écrit, le personnage de Julio évolue, comme lui fait remarquer sa petite amie.

Lisa Schmidt et Lola Sinoimeri

Pater: une analyse approfondie

« PATER »
Film de Alain Cavalier


Ce film français datant de 2010 met en scène une comédie, dont le thème principal concerne la politique. Le film se déroule dans une petite résidence en plein cœur de Paris, dans laquelle, on ne voit jamais l'extérieur de cette maison, mais toujours l'intérieur.
Ce côté « clos » du film montre que les actions qui s'y déroule sont des actions qui n'ont pas d'impact sur le monde extérieur. D'ailleurs on le remarque puisque les personnages qui y jouent se prennent pour le président et le premier ministre de France, mais ces statuts ne sont perçus que dans la maison où le film se déroule.
La maison dans laquelle le film se joue est aussi un élément clé : en plus de n'être apercevable que de l'intérieur, celle-ci joue aussi un rôle; par exemple, la cuisine prend le rôle de la cafétéria, le bureau devient le lieu de travail, et la salle à manger, est comme en politique, un lieu de négociations et de débats : la maison est en quelque sorte devenue un personnage puisqu'elle joue un rôle autre que celui qu'elle prend habituellement. Cependant, la maison symbolise la famille et le repos, or ce n'est pas le cas ici : aucune famille et pas de repos puisque les personnages parlent tout le temps de travail.
Un autre élément clé de ce film concerne les personnages. En effet, on voit rarement des femmes et quasiment tout le temps des hommes. On peut donc se demander si ce détail était volontaire, puisque cela reviendrait à caricaturer le milieu politique, qui est souvent assimilé à des métiers masculins.
Cependant, cela ne signifie pas qu'il y en a aucune : on en voit 2.
La première apparaît sur un lit, elle dort : pas de dialogue.
La seconde apparaît dans des toilettes : elle entreprend un bref dialogue avec un des politiciens.
C'est comme si, dans le film, la fréquence de parole des femmes revenait à leurs fréquences d'apparition dans cet univers : il est là limité.
Un autre personnage plutôt spécial apparaît dans ce film ; le chat. Le chat est un symbole de l'habitation, de l'animal domestique, celui de la maison, mais aussi celui de la souplesse et de la douceur. Dans ce film, on peut observer presque l'opposé : les personnages ne sont pas souples, au contraire, ils sont plutôt mous et lents, et puis, il n'y a pas de douceur dans le foyer (souvent donné à la femme). Le chat est a première vue, certes un personnage, mais surtout, un contraire de ce qui se passe dans cette maison.

Nous pouvons aussi analysé la première image du film : on n'y voit que des mains et une assiette. La scène perdure et on ne voit aucun visage avant la 10 minute environ.
En observant de plus près, les premières minutes montrent des mains uniquement avec derrière, les voix respectives de chacun.. Celles-ci préparent un repas : le repas symbolise souvent les échanges et les relations amicales.
Posons nous la question : pourquoi ne voyons nous aucun visage ?
Pourtant le visage est symbole d'identité, de personnalité, et pourtant, nous y voyons que des mains.
De même : pourquoi les mains ?
Car celles-ci représentent le travail, les travaux établis manuellement.

Pouvons nous alors dire que dès cette image initiale, on s'attend à un repas portant sur le travail ?
C'est en effet ce qui va se dérouler plusieurs fois dans le film.


Les personnages établissent entre eux un sorte de « monde », dans lequel l'un joue le rôle du président de la République, et l'autre, celui du Premier Ministre. Cela rappelle un peu le monde clos que l'on a désigné précédemment, dans lequel ils sont maîtres de leurs réputations.
Un peu comme un enfant qui imite par le jeu un métier car il a pour but de l'exercer peut être un jour. Ici c'est pareil : les personnages jouent ces rôles là comme s'ils jouaient entre eux, comme des enfants, et qu'ils désireraient devenir ces personnages.
Ce qui peut la dedans paraître comique, c'est que ceux-ci sont plutôt âgés, mais qu'ils s'amusent comme des enfants.
Et comme pour les enfants, on dit des phrases simples, ces acteurs ont parfois des discours simples de manière à les comprendre malgré la difficulté du domaine.


Pour ce qui est des effets cinématographiques, on peut observer plusieurs éléments importants :

  • Une absence de musique dans tout le film : En effet, le seul son que l'on perçoit dans le film c'est la voix des personnages. On n'entend aucune musique durant la projection. On peut s'attendre à un sujet très sérieux.
  • Le caméraman faisait partit du décor : en effet, on pouvait l'apercevoir dans un miroir, ou bien alors, les autres personnages lui parlaient, comme s'il était un personnage de l'histoire.
  • Le montage effectué lors des coupures est facilement distinguable : on voit bien à quels moments la scène a été coupé et quand elle a été reprise.
  • Pour la lumière, on pouvait observer la plupart du temps que les murs de la maison étaient blancs, et donc, le jeu de lumière était assez bon.


Beaucoup d'éléments ont été pris en compte dans ce film : le lieu, les effets cinématographiques, ainsi que la symbolique de chaque choses auxquelles on a affaire.


PAVLOVIC
ALEXANDRA
1S3
(Option Arts Plastiques)

PATER

Réalisateur : Alain Cavalier
Acteurs principaux : 
-Alain Cavalier
-Vincent Lindon
Film français (2010)
Film en compétition
Durée du film : 1h45




Résumé : Les personnages sont des politiciens qui débattent quotidiennement de sujets importants, non pas dans les établissements politiques, mais dans une petite maison au centre de Paris. Les débats s'effectuent souvent autour de la table à manger comme dans de vrais débats politiques.

Thème: Tout au long du film, on voit que le thème principal porte sur une notion politique. Cependant, le sujet n'est pas abordé de manière sérieuse, mais plutôt de manière comique : en effet, les scènes ne se déroulent pas dans des bureaux mais plutôt dans une petite maison de Paris; la cuisine passe pour la cafétéria et le salon pour les bureaux.


Analyse :
On voit tout d'abord que le réalisateur et l'acteur sont la même personne. D'ailleurs, dans le film, les acteurs nous parlent à nous, comme dans un documentaire, où les personnages nous expliquent leurs actions. De plus le cameraman est souvent perceptible, par exemple lorsqu'on le voit dans le miroir. Il en est de même pour les personnages qui se filment lors d'un dîner.
On remarque aussi des détails tels que l'absence de femmes dans le film. En effet, aucune femme ne joue le rôle de politicienne. On peut alors se demander si ce détail est volontaire, et donc nous permettrait de dénoncer la politique comme un milieu relationnel plus accessible aux hommes qu'aux femmes.
On remarque que les scènes changeantes ne sont pas comme dans les autres films habituels : en effet, lorsque le metteur en scène change de scène dans le film, ou bien continue une scène, celle-ci est coupée trop facilement, cela ce distingue trop. On peut donc affirmer que le tournage du film n'est pas réalisé dans un studio, mais directement sur un lieu donné.

La musique du film est absente : on remarque aucune musique à travers le film, le seul son que l'on distingue est la voix des personnages.

Les personnages sont toujours filmés de face, comme dans un discours politique, de sorte que l'on fasse partit du débat : lorsque deux personnes se parlent, elles se positionnent face à face, un peu en diagonale. Or, lors des débats et affrontements, les personnes se placent habituellement face à face, preuve que l'on se situe dans une débat. Le fait même que les personnages parlent à la caméra directement nous fait croire que l'on a rejoint le décor, et que l'on participe aux discussions.

Avis personnels :

Alan : J'ai aimé ce film car j'ai adoré la façon dont il a été tourné, dans la plus grande simplicité. De plus, la caricature qui a été faite de la politique rend ce film beaucoup plus comique. J'ai été interpellé lorsque les personnages jouaient, car ils nous montrent leurs naturels, tout en s'amusant et en étant sérieux en même temps. D'ailleurs, ils parlent à des personnes extérieures au film, ce qui prouve que le sujet concerne tout le monde et tout le monde peut faire partit des débats.

Alexandra: J'ai beaucoup aimé ce film, tout d'abord car la notion politique n'est pas sérieuse du tout : en effet, les sujets importants sont réduits puisque le jeu des personnages est ridicule (ils miment une profession dans une maison et non dans un lieu de travail habituel). Les personnages émettent aussi des commentaires sur leurs vêtements (scène avec les cravates), ce qui semble très bas par rapport aux débats habituels qui portent sur des problèmes sociaux, économiques et politiques. J'ai aussi été interpelé par le fait que la politique n'est pas ennuyeuse pour moi, mais au contraire, amusante et attrayante, ce qui m'a permis d'approcher un domaine que je ne maîtrise pas, et cela m'a beaucoup plu.

PAVLOVIC Alexandra
MAMMALE Alan

THE BEAVER ou LE COMPLEXE DU CASTOR


de Jodie Foster


Il est 15h30, il fait chaud. Sous le soleil cannois, je rejoins la file d'attente devant la Licorne, à quelques mètres de la résidence. Ce matin, le film ne m'a pas plu mais celui-ci, je suis sûre que je vais l'aimer. Impatiente, je regarde ma montre toutes les deux minutes tandis que les gens s'agglutinent derrière moi. A peine plus d'une heure plus tard nous rentrons enfin, je m'assois sur le fauteuil rouge et une femme vient présenter le film. Le micro est réglé trop fort.  The Beaver, c'est comme cela que s'appelle le film, « ou Le Complexe du castor, pour ceux qui n'ont pas l'accent », précise la femme. Apparemment, il est Hors Compétition mais la réalisatrice américaine, Jodie Foster, mérite à mon avis une Palme d'Or. Cette fois il parait qu'elle apparaît des deux côtés de la caméra. Auprès d'elle, je sais aussi que je verrai le séduisant Mel Gibson. J'ai vraiment hâte. Plus un bruit, le film commence.

91 minutes plus tard, je sors de la salle noire, les yeux humides, le cœur battant. Qu'ai-je vu qui m'a tant touché? J'ai vu un homme dépressif, éloigné de ses proches, près du suicide. J'ai assisté à la rencontre entre cet homme et une marionnette de castor. J'ai senti une relation s'installer entre eux, inattendue, fusionnelle, destructrice enfin. J'ai vu une famille se déchirer, se rattacher, un amour naitre, un enfant découvrir son père, un homme réapprendre à vivre. Je ne raconterai pas tout bien sûr, car je veux que vous ayez autant de plaisir que moi quand vous regarderez ce film magnifique.

Pourquoi ce film m'a-t-il autant plu ? Je vais essayer de vous expliquer. Pour ceux qui trouvent le côté technique rébarbatif, je n'ai qu'un conseil, montez dans votre voiture, roulez jusqu'au cinéma le plus proche et faites-vous votre propre opinion, je suis certaine que nous serons du même avis. Pour les autres qui liront jusqu'au bout, je vais faire de mon mieux. Tout d'abord, le personnage que Mel Gibson interprète magnifiquement m'a beaucoup touché. C'est en effet l'histoire d'un homme terriblement fragile qui sombre dans la schizophrénie, seul moyen pour lui de s'exprimer, d'être lui-même. Les autres personnages, tous attachants et sensibles, escortent le héros dans sa lutte contre la dépression. Il ressort des actions des protagonistes une histoire bouleversante tournée avec sensibilité et grâce par Jodie Foster. La musique accompagne parfaitement le tout, les notes tantôt joyeuses, tantôt mélancoliques d'un piano mettent l'accent sur le pathos, faisant sortir les mouchoirs des poches. Pour donner un effet de douceur la caméra évolue délicatement et les plans s'enchainent de façon fluide. Le tout donne l'impression d'une bulle dans la réalité, de quelque chose d'aussi vrai, fragile et magnifique que les personnages.

De nombreux thèmes sont abordés dans cette fiction, notamment celui de la famille. En effet, on suit l'histoire d'un père absent qui réapprend à connaître les siens par l'intermédiaire d'une marionnette, on voit un fils déçu par son père tenter de gommer leurs ressemblances et on assiste aux répercussions que peut avoir un tel environnement sur un jeune enfant. 

Un autre thème omniprésent est l'ouverture sous différentes formes. Ouverture artistique par les tags de rue, ouverture sur le monde par le trou dans le mur, non ouverture aux autres par un personnage schizophrène et solitaire. Il y a également beaucoup de références à la construction, la destruction et la reconstruction. Une famille construite est éclatée puis soudée à nouveau, ce qui sauve l'entreprise de jouet du héros est un jeu de construction, ce qui rapproche le père et le fils est la création d'objets en bois, la schizophrénie prend fin dans un atelier, la prothèse symbolise un nouveau départ... Il y en a encore de nombreux autres mais je m'arrêterai là. The Beaver est un film sur la vie et ce qui la constitue, l'amour, la famille, la création, la destruction.

Ce que j'ai beaucoup apprécié dans le Complexe du castor, ce sont les décors. Bien qu'à première vue peu originaux, je me suis rendu compte au long du film qu'ils révèlent beaucoup de choses sur l'histoire, ils donnent des informations de façon implicite. Prenons la maison par exemple : ce simple lieu symbolise bien la situation dans laquelle se trouvent les protagonistes. Le fait que les plafonds moisissent, que le mur se brise sous les coups du fils montre que ce qui représente le plus la famille est en train de se briser. Vers le milieu du film, on voit cependant le héros réparer un lavabo avant d'embrasser sa femme, ce qui indique que les choses s'arrangent. Au niveau du décor, j'ai aussi remarqué qu'un matériau revenait sans arrêt à l'écran : le bois. Cela symbolise pour moi à nouveau la vie puisque c'est une matière naturelle contrairement au métal ou au verre mais aussi la force et la fragilité que cela implique. En effet, le bois peut sembler solide mais si on le compare à d'autres matériaux, on se rend compte qu'il n'est en réalité ni éternel ni incassable. Cela renvoie d'après moi à nouveau aux personnages, à leurs sentiments et à leurs relations : solides et fragiles à la fois.


Jaecki Caroline 2nde

Une photo en préparation ...