vendredi 20 mai 2011

Une excellente dernière soirée ...

Nous avons beaucoup apprécié les deux derniers films de ce soir : this must be the place de sorrentino et drive de winding fern. L ambiance était explosive dans la salle. Un très bon festival s achève ! Et maintenant retour à la réalité, avec de belles images plein la tête.

Montée marches pour This must be the place

De Paolo Sorrentino avec Sean Penn. De nombreux élevés sont rentrés.

Les photos de groupe

Cette année, nous avons eu la chance d'être accompagnés par les lycéens du Faustgymnasium de Staufen (voir leur blog)

Désespérance ou des espérances?

De Tanger à Oslo les mêmes mal-êtres, les mêmes souffrances, le même sentiment de solitude et de perdition...ces quelques mots résument les deux films vus ce matin à La Licorne.

Que cela soit « Sur la planche » film franco-allemand- marocain de Leïla Kilani dans la sélection de la quinzaine des réalisateurs ou « Oslo, august «31st », film norvégien de Joachim Trier, tous deux nous entrainent dans la fuite en avant de jeunes livrés à eux mêmes cherchant, sans réel espoir, à échapper à leur destin.

Le monde qu'affrontent les jeunes marocaines de « Sur la planche » est effrayant de noirceur, de solitude et d'absence de perspective: de leur village d 'origine à l'usine de décorticage de crevettes où elles travaillent, des bas fonds dans lesquels elles vivent, aux trottoirs qu'elles arpentent les nuits à la recherche du client et du gogo qu'elles pourront détrousser, elles rêvent d' ailleurs ...celui ci se résumant à la zone franche du port où les entreprises européennes de textile offrent des emplois plus « respectables »....

La misère, certes matérielle mais surtout morale, imprègne totalement ces jeunes filles tout comme l'odeur des crevettes qu'aucune décoction et nettoyage frénétique ne parviennent à faire disparaître. Si la description du port de Tanger, annexe de la mondialisation, est intéressante, on a du mal à rester «  accrocher » au film : des longueurs, des plans souvent répétés et une noirceur « plombante » nous laissent finalement perplexes.

A des milliers de kilomètres de là, avec «  Oslo, august 31st », nous rencontrons la lumière des villes du nord à travers le regard d'un jeune homme torturé. Arrivé à la fin d' un programme de désintoxication, il doit affronter une épreuve : retourner dans la capitale norvégienne afin de solliciter un emploi. L'angoisse qui l'étreint le pousse au suicide avant, dans un sursaut d'espoir, de finalement partir à la recherche de ses anciens amis et parents. Cette quête de lui même le conduit sur les traces de son passé … passé qui, malgré les années, lui colle toujours à la peau. Toutes ses rencontres le remplissent de mélancolie et ne font que renforcer sa solitude immense et sa certitude d'avoir raté sa vie..au point de se laisser rattraper par ses vieux démons...

Une fois le film terminé, frappés par tant de désespérance, nous restons silencieux avec, en mémoire, le regard et le sourire « doux-amers » du « héros » de cette histoire.

Isabelle Madenspacher

La conquête


Film de Xaxier Durringer..

Résumé:
Ce film retrace le parcours de Nicolas Sarkozy avant qu'il arrive a la tête de la république française jusqu'à son élection le 6 mai 2007. On voit le président dans sa vie public tout comme dans sa vie privée.

Critque:
Le réalisateur a axé le film sur la relation de Nicolas Sarkozy avec Cécilia, son ex femme. Chaque personnage est caricaturé tout comme toutes les décisions qui sont prises. Il n'y a pas d'apparition des représentants des partis concurrents. Il y a des flash back entre les années qui précèdent son arrivé au pouvoir et les heures avant l'élection. Il y a un parallèle entre l'homme près à tout pour obtenir ce qu'il veut et l'homme dépité par le départ de sa femme. Au début du film il se bat avec sa femme pour accéder à l'Élysée et au fur et a mesure que le film avance, il est de plus en plus seul et fini par gagner les élections sans personne avec qui partager sa victoire. Ce film montre l'ascension d'un homme. Le personnage de Nicolas Sarkozy est à la fois agaçant et attachant.

Avis personnel:
J'ai bien aimé ce film qui était placé sur le ton de l'ironie. Chaque personnage présent dans le film est à un moment ou a un autre rabaisser. Il y a une propagande pour le parti de l'UMP puisqu'à aucun moment on voit un membre d'un autre parti politique. Malgré tout, J'ai trouvé ce film plein d'humour.

Agathe HLUSZKO-DORNIER et Marie-Thérèse FISCHER


Bilan festival


L’ensemble des cinq groupes d’élèves correspondant aux nombres d’appartements occupés, ayant alimenté le blog au jour le jour, c’est à nous, professeurs, à qui il revient aujourd’hui, de clôturer la chronique cannoise du lycée Lambert.
En cette veille de départ, plutôt que de commenter les films vus ce jour, je préfère évoquer les  quelques œuvres qui m’ont marqué sur la petite vingtaine  visionnée et faire ainsi, en ce qui me concerne, un premier bilan de ce festival.
Tout d’abord, je n’ai pas eu véritablement de coup de cœur cette année pour un film en particulier. Mais les vingt films vus ne représentent qu’un  8 ème des 152 films diffusés dans le cadre des cinq sélections à savoir :
-       La compétition officielle
-       U n certain regard
-       La quinzaine des réalisateurs
-       La semaine de la critique
-       ACID(association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion)
-       Ecrans Juniors
-       Cinéma des Antipodes
-       Visions Sociales


Un film me vient en tête d’emblée,  BEAUTIFUL KATE de Rachel Ward, le tout premier, vu dimanche matin à 9H dans le cadre  de la sélection Cinéma des Antipodes.
Ce joli petit film australien, traite avec beaucoup de tendresse, le thème de la culpabilité lié à l’inceste entre un frère une sœur.
Le retour de Nel, vingt ans après sur les lieux de son enfance, font remonter à la surface  tous les souvenirs douloureux. La confrontation avec le père autoritaire et  gravement malade est inévitable. 
La réalisatrice nous plonge dans cet univers envoûtant à coup de flash back. Des raccords sons (voix, bruits de moteur ou portes qui claquent) rythment le  passage du présent au passé, montés en alternance.
La rédemption de Nel, écrivain de son état, se fera au prix d’une révélation qui le libèrera de sa culpabilité et permettra la réconciliation avec celui qu’il pourra enfin nommer, « papa ».
Image emblématique de la libération et du pardon : Nel brulant les feuillets,  racontant l’histoire de sa famille, rédigés  tout au long du film.

Autre film remarquable, celui de  la réalisatrice libanaise Nadine Labaki, « ET MAINTENANT Où ON VA ? », abordant lui aussi les thèmes de la tolérance et le pardon, sous forme d’une fable à valeur universelle.
Au Liban, dans un village isolé, les femmes chrétiennes et musulmanes, rivalisent d’ingéniosité pour empêcher les hommes de se battre.
La mort d’un jeune chrétien du village déclenche les hostilités tant redoutées.
Ce film aborde très intelligemment par l’humour les thèmes  tragiques de la guerre, de l’intolérance et de l’incompréhension.
Image là aussi emblématique du film, la scène de l’enterrement du jeune garçon.
Pour conjurer la guerre, rendue inévitable par la stupidité des hommes du village, les femmes décident de changer de confession. Les hommes chrétiens découvrent en rentrant à la maison, une épouse devenue subitement musulmane et inversement pour les musulmans.
De sorte que sur la route  séparant les deux cimetières musulman et chrétien, ils demanderont au moment d’enterrer le mort : « ET MAINTENANT Où ON VA ? ».



Plus que jamais, à Cannes, les films, dans l’ensemble plutôt sombres, se font les témoins des angoisses  de l’humanité, mais  aussi de ses  espoirs, loin des paillettes cannoises tant décriées.

Patrick DE PIN