vendredi 20 mai 2011

Bilan festival


L’ensemble des cinq groupes d’élèves correspondant aux nombres d’appartements occupés, ayant alimenté le blog au jour le jour, c’est à nous, professeurs, à qui il revient aujourd’hui, de clôturer la chronique cannoise du lycée Lambert.
En cette veille de départ, plutôt que de commenter les films vus ce jour, je préfère évoquer les  quelques œuvres qui m’ont marqué sur la petite vingtaine  visionnée et faire ainsi, en ce qui me concerne, un premier bilan de ce festival.
Tout d’abord, je n’ai pas eu véritablement de coup de cœur cette année pour un film en particulier. Mais les vingt films vus ne représentent qu’un  8 ème des 152 films diffusés dans le cadre des cinq sélections à savoir :
-       La compétition officielle
-       U n certain regard
-       La quinzaine des réalisateurs
-       La semaine de la critique
-       ACID(association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion)
-       Ecrans Juniors
-       Cinéma des Antipodes
-       Visions Sociales


Un film me vient en tête d’emblée,  BEAUTIFUL KATE de Rachel Ward, le tout premier, vu dimanche matin à 9H dans le cadre  de la sélection Cinéma des Antipodes.
Ce joli petit film australien, traite avec beaucoup de tendresse, le thème de la culpabilité lié à l’inceste entre un frère une sœur.
Le retour de Nel, vingt ans après sur les lieux de son enfance, font remonter à la surface  tous les souvenirs douloureux. La confrontation avec le père autoritaire et  gravement malade est inévitable. 
La réalisatrice nous plonge dans cet univers envoûtant à coup de flash back. Des raccords sons (voix, bruits de moteur ou portes qui claquent) rythment le  passage du présent au passé, montés en alternance.
La rédemption de Nel, écrivain de son état, se fera au prix d’une révélation qui le libèrera de sa culpabilité et permettra la réconciliation avec celui qu’il pourra enfin nommer, « papa ».
Image emblématique de la libération et du pardon : Nel brulant les feuillets,  racontant l’histoire de sa famille, rédigés  tout au long du film.

Autre film remarquable, celui de  la réalisatrice libanaise Nadine Labaki, « ET MAINTENANT Où ON VA ? », abordant lui aussi les thèmes de la tolérance et le pardon, sous forme d’une fable à valeur universelle.
Au Liban, dans un village isolé, les femmes chrétiennes et musulmanes, rivalisent d’ingéniosité pour empêcher les hommes de se battre.
La mort d’un jeune chrétien du village déclenche les hostilités tant redoutées.
Ce film aborde très intelligemment par l’humour les thèmes  tragiques de la guerre, de l’intolérance et de l’incompréhension.
Image là aussi emblématique du film, la scène de l’enterrement du jeune garçon.
Pour conjurer la guerre, rendue inévitable par la stupidité des hommes du village, les femmes décident de changer de confession. Les hommes chrétiens découvrent en rentrant à la maison, une épouse devenue subitement musulmane et inversement pour les musulmans.
De sorte que sur la route  séparant les deux cimetières musulman et chrétien, ils demanderont au moment d’enterrer le mort : « ET MAINTENANT Où ON VA ? ».



Plus que jamais, à Cannes, les films, dans l’ensemble plutôt sombres, se font les témoins des angoisses  de l’humanité, mais  aussi de ses  espoirs, loin des paillettes cannoises tant décriées.

Patrick DE PIN


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